Patrick VAJDA
ACADÉMIE d’ARMES de FRANCE
CEREMONIE d’ATTRIBUTION du GLAIVE
à
Monsieur Patrick VAJDA
le 29 novembre 2024 à la Maison du sport au CNOSF,
au cours de l’Assemblée Générale élective de l’AFCAM.
Remis par le Maître Michel OLIVIER, Président de l’AAF,
discours prononcé par le Maître Jean-Michel OPRENDEK
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« Madame la Présidente, avec nos félicitations renouvelées pour votre brillante élection,
(et je m’adresserai ici à nos deux éminents dirigeants olympiques qui nous ont délivré un message en visio)
Monsieur le Président du CNOSF, David LAPPARTIENT,
Monsieur le Président du CIO, cher Thomas BACH (EN de la FFE j’ai assisté à sa victoire aux JO de Montréal),
Monsieur le Commissaire aux Sports Militaires, général SANZEY qui commandez le CNSD,
Monsieur le Président du Comité Français Pierre de Coubertin, cher André LECLERCQ
Monsieur l’ancien Ambassadeur et France et Directeur des Sports, cher Patrick GAUTRAT
Mesdames, Messieurs les Présidents de fédérations, associations, et représentants,
Chers collègues du CD et juges et arbitres de l’AFCAM ici en nombre, et apparentés,
Mesdames, Messieurs, chers amis,
Cher Patrick VAJDA,
Ce n’est pas à vous, hommes et femmes de jugement, acteurs et décideurs du sport qui êtes ici, que j’apprendrai que l’entente et l’harmonie entre toutes les parties, toutes les composantes, sont essentielles pour la bonne marche et le progrès du sport français. Et dans cette perspective les deux catégories que sont les techniciens et les dirigeants sont bien avec les athlètes et les arbitres les quatre poutres maîtresses de l’édifice.
Particulièrement au fait de cette évidence les maîtres d’armes de l’Académie d’Armes de France dont son président le maître Michel OLIVIER vient de vous révéler l’historique, ont souhaité honorer les dirigeants avec lesquels les relations ont été particulièrement agréables et constructives, dans une confiance mutuelle où l’amitié se sera volontiers elle aussi invitée.
C’est ainsi qu’a été créée la distinction du glaive de l’Académie d’Armes de France, le glaive de la justice, de l’équilibre, celui flamboyant de l’harmonie, celui pourfendeur des inégalités, défendeur des justes causes, dans une symbolique toute autre que la raison pour laquelle il participe de l’histoire des civilisations en général, de celle gréco-romaine en tout premier lieu.
Pourquoi le Glaive attribué à Patrick VAJDA ?
Patrick a été certes un grand arbitre mais c’est d’abord un sportif, un escrimeur. Un fleurettiste qui fut un très bon compétiteur dans la région où le niveau d’excellence était le plus haut et le plus dense, et c’était la région parisienne. Patrick était licencié à La Tour d’Auvergne, club qu’il n’a jamais quitté, pendant 66 ans fidèle à ses maîtres, ses camarades de salle et ses co-équipiers. Etudiant en droit, c’est tout naturellement qu’il se mit à arbitrer, très vite repéré pour sa clairvoyance, ses analyses et ses décisions, avec une personnalité affirmée et un caractère bien trempé, déjà. Très rapidement, il devint ensuite président de la commission d’arbitrage de la Fédération Française d’Escrime qu’il remodela entièrement, avec l’ambition que les juges et arbitres d’escrime français acquissent une solide réputation d’officiants dans l’arène internationale, et ce fut le cas.
En s’engageant de la sorte, Patrick entrait dans le monde des dirigeants et ce fut le début d’un long parcours, d’une longue histoire dont les épisodes s’écrivent comme suit : élu au Bureau de la Fédération Française d’Escrime, il en devint le Trésorier général durant plusieurs mandats et y revenant bien plus tard, il sera Trésorier général adjoint sous la présidence du champion olympique de fleuret, Frédéric PIETRUSKA. Il deviendra Président de La Tour d’Auvergne son club, en responsabilité à la base de la pyramide, donc, comme il le sera et l’est encore au sommet en tant que membre de la Commission de l’entourage des athlètes du CIO. La cause arbitrale dans son ADN, Patrick sera un temps Secrétaire général de la Commission d’arbitrage de la Fédération Internationale d’Escrime ; il aura été présent à 19 JO et aux naissants JP, 3 fois comme arbitre olympique, 1 fois comme délégué du CIO et 15 fois comme conseiller en risques et assurances dans le cadre de sa profession. Il ira même jusqu’à faire partie du comité directeur de la Fédération des Joinvillais dont, aussi engagé que partout ailleurs, il est un des dirigeants actifs. Président de l’AFCAM et de l’IFSOS…,——– vous connaissez.
Patrick VAJDA est un authentique dirigeant du sport, un homme d’engagement attaché à ses vertus et son implication dans la société, prêt à s’élever contre toute déviance à ce sujet. ….…
Le statut et la statue du dirigeant établis, quels rapports avec les techniciens du sport ?
Le respect et la considération qu’il leur porte auront été très forts dès le départ. Plus que fusionnelle, la relation qu’il eut avec les maîtres qui l’ont formé et entrainé, aura été viscérale. Il en sera ainsi avec les maîtres Marc LEBLOND et Nicolas LULIEN, ses maîtres de club.
Patrick est un humaniste. Il prête attention à tout individu. Tel le maître meunier dans son moulin, les dirigeants sportifs, responsables juridiques et politiques, sont les patrons dans leurs associations. Le monde du sport est un monde d’esprits libres, frondeurs, effervescents. C’est source de frictions, de controverses, de différents voire conflits. C’est la vie fédérale. Mentalement, physiquement, les escrimeurs sont des duellistes. Entre dirigeants et techniciens peut naître une lutte de pouvoir, celui du législatif, qui dirige comme inscrit dans la Loi de 1905, face à l’opératif qui, missionné, agit, produit, mais se doit d’être légaliste.
Toujours est-il que quand les techniciens dont le travail, la cohérence et les résultats étaient à la hauteur des enjeux et malgré cela, pour d’obscures raisons, anormalement critiqués dans des proportions qui devenaient inadmissibles, le dirigeant Patrick VAJDA montait carrément au créneau, comme il l’aurait fait en toute circonstance touchant à l’humain.
Bien entendu au-delà de ceux tenus en club, dans le système fédéral, les postes les plus exposés sont ceux des cadres techniques nationaux. Clairement, les trois Directeurs techniques nationaux que furent les maîtres Jean COTTARD, Jacques DONNADIEU et votre serviteur, bénéficièrent de l’entier et courageux soutien de Patrick. Ce fut fondamental. J’en atteste ! Or ce n’était pas facile et même périlleux, face à des grands dirigeants tel que l’icône de l’escrime française, le grandissime Christian d’ORIOLA qui, à la hauteur de son immense talent avait sa vision de l’escrime et ses têtes. C’est sans la moindre hésitation que dans des situations aigües, Patrick alla jusqu’à lancer des pétitions, récoltant de nombreuses signatures non seulement dans la famille de l’escrime mais aussi dans celle du sport français auprès des institutionnels, et pas des moindres, certains sont ici. J’ai en mémoire que l’une d’elles, particulièrement bien étayée et percutante, était intitulée « CA SUFFIT ! » en gros caractères et le texte était incendiaire.
Il en va ainsi de ce grand corps sportif comme il en est d’autres dans la société, ce grand corps parfois malade où certaines et certains d’entre nous sont capables de le mouvoir, comme il en est des cartilages de nos articulations. Je suis persuadé qu’à cette évocation, dans vos sports, vos fédérations, vous viennent à l’esprit des noms de dirigeants ayant eu pour certains, ont toujours pour d’autres, des comportements de cette nature, à se positionner en toute sagesse, devoir, et fermeté si nécessaire, quand les tempéraments de sportifs passionnés que nous sommes, nous font grimper dans le train fou de la démesure.
Patrick VAJDA vous l’aurez compris, est fait de ce bois- là, et il sera désormais le second dirigeant de l’escrime française à être distingué du Glaive de l’Académie d’Armes de France, le premier ayant été le docteur Jean RAMEZ, un homme éminemment intègre, intraitable au sujet de l’humain, un homme de convictions et de foi, un des grands sabreurs de notre équipe nationale des années 60. C’est toute l’exigence de l’AAF à distinguer les dirigeants de qualité.
Cher Patrick, je ne saurais omettre maintenant, d’associer à cet hommage Chantal, ta précieuse et charmante épouse, vos enfants, Audrey, Laurent et Grégory qui ont fait un temps aussi de l’escrime, cette belle famille si unie que vous êtes et qui, certainement missionnée par la statue du commandeur, je n’ai pas dit le patriarche, s’agrandit. Toutes et tous ici dans la Maison du sport français, gens de même bord et de similaires expériences, savons qu’une part de ce Glaive leur appartient. Alors avec toute notre affection, hommage à elle, hommage à eux, hommage à toi, hommage à vous les VAJDA, et surtout ne changez rien, continuez ainsi.
Enfin, avant que le Maître et Président Michel OLIVIER ne te remette officiellement le Glaive de l’AAF, je ne puis m’empêcher de terminer sur une – deux en fait – touches personnelles.
L’une, tout sauf une parabole : « Quand on a un ami comme toi on peut avoir des ennemis ».
L’autre, c’est de te dire que je suis fier d’être ton ami et que dans ce long chemin que nous avons fait ensemble, un demi-siècle tout de même, j’ai mille et une raisons de te dire du fond du cœur, Patrick, MERCI. »