Michel JAZY

Michel JAZY

À Michel JAZY,

l’HOMMAGE des JOINVILLAIS

Une étoile s’est éteinte dans de notre univers sportif : Michel JAZY nous a quittés. Mais, avec ces belles des pages qu’il a écrites dans le livre d’or du demi-fond de l’athlétisme français, elle ne cessera jamais, dans nos têtes et dans nos cœurs, de briller.

Malgré son palmarès d’exception, 2è aux JO de Rome en 1960, 2 fois champion d’Europe sur 1500 et 500M, 9 records du monde et 18 records d’Europe pour ne citer que cela, Michel était resté un homme simple, abordable.  Avec Jacques ANQUETIL il était dans les années 60, le champion le plus aimé des français. Il était populaire. Lors de ses interviews, authentique et sensible, on l’écoutait, on le comprenait, on le disait « avec nous » et  on était avec lui. Sur la piste avec sa foulée aérienne, sa volonté et sa ténacité sur son visage, il montrait la voie, il nous faisait vibrer. On courait avec lui, on soufflait on souffrait avec lui. Jeune athlète qui pratiquait le sprint à l’OGCNice à cette époque, j’étais de ceux-là, et on s’est effondré avec lui lorsqu’il termina 4è sur le 5000 m en 1964 aux JO de Tokyo et surtout 2è sur le 1500, à ceux de Rome où là, toute la FRANCE en a pleuré.

C’était alors la FRANCE du général de Gaulle qui s’émut de notre si piètre résultat global (5 médailles) à Rome et fit ce qu’il faut pour que nos sportives et nos sportifs performent depuis, au niveau que l’on est en droit d’attendre quand on est un athlète français. Dès lors,  ne doutons pas que c’est ce qu’ils ont envie de faire et feront, demain, aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, les JO de Pierre de Coubertin, de retour chez nous “à la maison”.

Et Michel sera avec nous, car il a bien raison dans cette affirmation qu’en héritage intellectuel et moral il nous a laissée, celui qui fut notre si délicieux et pertinent académicien, Jean d’Ormesson : “Il y a une chose qui ne disparaitra jamais, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants”. Il sera là Michel JAZY.

Tant d’autres bien plus nantis d’incroyables souvenirs que moi, pourraient apporter ici un témoignage personnel, une proximité, une ou des anecdotes. Bien que d’un autre sport, d’une autre discipline, si mince mais ô combien significative, j’apporterai cette touche là :

Lorsque j’étais DTN de l’escrime et lui Directeur chez Adidas, j’ai eu la chance de bien le connaitre lors des ” Rencontres du sport de haut niveau ” qu’en homme toujours passionné par le sport et attaché à la performance, il organisait à Aix en Provence avec le journaliste Jean-Louis Levreau. Michel maniait volontiers l’humour au second degré. Il était jovial, facétieux, et j’en veux pour preuve qu’il avait inventé  entre nous une langue slave qui n’existe pas, lui le nordiste fils d’émigrés polonais, moi le sudiste fils d’un tchécoslovaque, qui, au premier comme au second degré, j’avoue, ne se voit pas. Nous avons certes, bien travaillé ensemble dans ce contexte de rassemblement, mais nous avons beaucoup sympathisé, beaucoup ri de ce que cet “idiome” provoquait d’ahurissement autour de nous. Mais en vérité, à cette occasion, je relevais surtout à quel point Michel était humble : je ne l’ai jamais entendu parler de ses exploits sportifs ce qui est la marque des grands champions. C’était un copain comme un autre, un ami qui avait un grand sens de la camaraderie et de la fraternité sportive et ça aussi c’était lui, et c’était important.   

Bien entendu Michel JAZY avait fait le Bataillon de Joinville. Aussi c’est en mon nom et celui de tous les Joinvillais et Joinvillaises de la Fédération Nationale, que j’ai tenu comme il se doit dans notre famille sportive, de rendre ce vibrant hommage au champion et à l’homme qui nous a laissé tant de beaux souvenirs, un si riche héritage, même si avec une partie de  l’histoire sportive de notre pays, notre histoire, il s’en est allé avec une partie de nous-même.

A sa famille, ses proches, à la Fédération Française d’Athlétisme, nous présentons nos sincères condoléances et nos pensées émues ainsi qu’à  celles et ceux de l’athlétisme qui furent ses contemporains, ses fidèles amis qu’il laisse désormais orphelins.

En toute amitié et solidarité dans cette épreuve.

Jean-Michel OPRENDEK,

Président de la FNJ