Maurice MANDAVIT

Maurice

Maurice MANDAVIT

Un Homme, une Vie, Maurice Mandavit un Lorrain courageux.

Maurice Mandavit est né le 4 juin 1926 à Hayange en Moselle. Ce lieu de naissance à son importance dans le début des aventures de Maurice. En effet suite à la défaite de juin 1940 Maurice et son père sont devenus d’office « Volksdeutch » fin juillet une nouvelle frontière coupe à nouveau la Lorraine en deux.
Maurice et son père vont s’opposer à leur manière à cet état de fait. Ils vont faire ce que l’on appelle de la résistance passive évidemment, mais très vite ils passent à l’action.
Cela ira de l’instigation à l’évasion de prisonniers de guerre français, parqués pas très loin de chez eux. Pas très volontaires ceux-là, ni patriotes ce qui est un véritable crève-cœur pour les Mandavit. Ils passent alors à l’organisation d’une filière d’évasion pour les pilotes alliés. Ne désirant pas coopérer avec les résistants politisés, leur réseau est dénoncé.
Maurice et son père sont arrêtés.
Presse

Déportation

Ils sont conduits à la prison de « Spandau » à Berlin et à partir de là ils seront séparés.
Maurice est envoyé au « stammlager d’Auchwitz » où il effectue la période de quarantaine obligatoire. C’est là qu’un Kapo polonais s’aperçoit que Maurice n’est pas Juif. Le commandant du camp Rudolph Hôss avertit de cette situation occasionnée par une interprétation erronée du patronyme de Maurice, prend la décision de le distraire du circuit « normal », d’autant qu’il est Lorrain. Il va d’abord faire un séjour de deux mois au camp disciplinaire de Striegau, puis  en juin 43 il sera envoyé au complexe concentrationnaire de Gross-Rozen. Là, grâce à un interné français qui le conseille il réussira à intégrer un commando de travail à l’extérieur du camp. Ce qui probablement lui sauvera la vie.
Fin Janvier 45 le camp est libéré par l’armée rouge. Les ressentiments contre les allemands conduisent Maurice à s’engager chez les partisans « Dwatri Polk Partizan Ukraina Minsk » pour casser du « boche ». Il y gagne une étoile rouge. Fin avril il est démobilisé à Alitous. Mais le parcours de rapatriement s’avère compliqué et aventureux depuis Odessa où il devait embarquer sur des bateaux alliés qui ne vinrent jamais, il gagnera Berlin en passant par Moscou. Il séjournera 2 mois et demi à Berlin avant de regagner la France. Berlin est en plein chaos. La population essentiellement féminine est soumise aux atrocités Bolchéviques programmées par vengeance; Maurice sera obligé de revêtir à nouveau son uniforme pour protéger toutes les femmes qu’il rencontrait. Soutenu par des camarades de combats eux aussi démobilisés et qui l’avaient rejoint, il protégera un commando d’une cinquantaine de femmes.
Enfin début septembre les étrangers ayant combattus avec l’Armée rouge pourront regagner la France. Maurice commencera une nouvelle vie.

Vie Militaire

Fou de sport Maurice en avril 1946 s’engagera dans l’Armée où son parcours sportif débutera au camp de Meucon en tant que Educateur sportif et Maitre-Nageur Sauveteur.
C’est en 1948 que Maurice intégrera l’Ecole d’Instruction Militaire et Sportive du Hameau à Pau dirigée par le Colonel de Fornel. En 1949 c’est à l’Ecole Militaire d’Education Sportive et de Combat d’Antibes qu‘il terminera sa formation sportive.
Au 151° Régiment d’Infanterie de Colmar il mettra en œuvre ses qualités d’instructeur sportif.
Puis Guerre d’Indochine oblige, il sera muté en 1950 au 23 ° Régiment d’Infanterie Coloniale. Là, il prendra le commandement d’une section d’intervention au Tonkin dans un petit poste isolé comme il y en avait beaucoup à cette époque. Sa section sera essentiellement composée d’autochtones. Il reçoit l’ordre de s’établir en recueil des unités décimées dans la bataille de la RC4 en octobre 1950. Il assiste et participe au désastre et au délitement des unités devant l’avancée, des unités « viets ». La situation ne sera rétabli que grâce à l’action décisive du Général de Lattre. Ce contexte terrible qu’il a déjà vécu en juin 40 aura un impact très négatif sur son désir de continuer sa carrière dans l’Armée.

Vie Civile

En congé de fin de campagne le 26 avril 1951, Maurice pensant trouver du travail dans la branche sport qu’il affectionnait particulièrement et dont il avait acquis les brevets de qualification aux Ecoles de Sport Militaire de Pau-Antibes fin 48, s’adressa en premier au recteur du Lycée Louis Barthou de Pau. Ce dernier emballé par le CV de Maurice lui proposa tout de suite un poste que Maurice refusa. En effet le salaire se montait à la somme globale de 250 Francs par mois ce qui correspondait au quart de la solde de Sergent. Maurice venait de se marier ne pouvait pas vivre avec ce salaire. A l’été 1951 il trouva un poste de démarcheur à la compagnie des Assurances Générales dont le siège était à Paris mais qui avait un bureau à Pau. Ce travail dont le salaire était fluctuant ne plaisait pas à Maurice qui resta en poste, environ un an et demi.
Au début de l‘année 1953 il trouva un travail très intéressant d’agent commercial chez Général Motors France dans la branche réfrigération commerce/industrie. A cette époque où l’économie était en plein renouveau les agents commerciaux de cette spécialité gagnaient très bien leur vie en vendant des chambres froides. Maurice resta dans cet emploi pendant 10 ans ce qui lui permit de mettre de l’argent de coté.
En janvier 1963, une opportunité se présenta qui pourrait permettre à Maurice et son épouse de devenir propriétaires et patrons d’un bon commerce de ventes et réparations de cycles et vélo-moteurs. Ils réunirent la somme nécessaire en vendant tous leurs biens, en faisant un emprunt et en ajoutant leur cagnotte. Ce magasin s’appelait « Vélo-Chop ». Il était situé à Pau rue Castetnau ; sa surface faisait 800 m² ; il employait 11 personnes. En 5 ans, le travail et le sens des affaires permirent au couple de rembourser leur emprunt et de doubler leur chiffre d’affaire.
En 1986, Maurice âgé de 60 ans prit sa retraite.
Bénévolat dévoué à la cause du sport
A partir de 1951 en même temps que d’assumer son métier civil il choisit de se dévouer corps et âme à la cause du sport.
Il sera bénévole pendant 37 ans au « club Pyrénéen ». Il a encadré, accompagné et fait découvrir la montagne à des centaines de personnes jeunes et moins jeunes. Il est à l’origine sous la houlette de la fondatrice Simone Bacarrisse et de son mari Simon des « Jeudi à la neige » créés en 1957.
Il a participé et a organisé, avec sérieux et abnégation, trois grosses expéditions « pédestres » dont une où il faudra gravir le « Misti » au Pérou à 6000 m d’altitude. Trois autres en pays nordique, dont une avec la Fédération Française de Ski et qui seront consacrées au ski.
Il est toujours bénévole et adhérent de la Fédération Nationale des Joinvillais depuis 1978. Vice-Président au comité d’Aquitaine, de 1995 à 2015, il est maintenant à 91 ans Vice-Président d’Honneur. Il continue de s’occuper avec assiduité des veuves et de ses nombreux amis « Joinvillais » âgés et en mauvaise santé. Il remplit cette lourde tâche avec plaisir, malgré le chagrin causé par le décès de son épouse en 2009. Pour continuer à « servir » Maurice, depuis l’année dernière, assume le rôle de « Passeur de Mémoire ». Il donne des conférences aux élèves des écoles soit sur place dans les collèges et Lycées soit au musée de la Résistance et de la Déportation à Pau.
• 1951 à 1958 : Moniteur Entraineur Athlétisme au club Universitaire Palois.
• 1954 à 1959 : Moniteur Educateur Pyrénéa Sport (ski scolaire).
• 1959 à 1970 : Initiateur Sport de Montagne (Escalade) Club Pyrénéen.
• 1965 à 1978 : Président Pau Bowling Association.
                       Organisateur Raid Cyclo, Suisse, Allemagne, Luxembourg.
                        Membre du Comité Cercle Cyclo Tourisme de Pau

Expédition Pédestre dans le cadre du club Pyrénéen

• 1981 Organisateur et Participant à l’expédition « Aconcagua » de 12 personnes, dans la cordillère des Andes au Pérou avec ascension du « Misti » 6000 m.
• 1982 Organisteur et pratiquant à l’expédition « Cap Nord », Raid au lac « Inari » Finlande.
• 1988 Organisateur et Participant à l’expédition « Nord Cap » en Norvège.

Expédition Ski Nordique

• 1977 Organisateur Stagiaire avec la Fédération Française de ski nordique à Lillehamer en Norvège.
• 1978 Organisateur et participant au raid hivernal en ski nordique en Laponie Finlandaise.
• 1979 Organisateur et participant au Raid Canadien en ski nordique au lac Chicobi sur la Baie James au Quebec.